Lycee Pontarcher

Rencontre avec l’écrivain Mabrouck Rachedi au CDI


Ce vendredi 24 novembre, la classe de Première ASSP a reçu l’écrivain Mabrouck Rachedi dans le cadre du festival littéraire des Petites Fugues, organisé par l’Agence Livre & Lecture de Bourgogne-Franche-Comté. Cette manifestation littéraire itinérante unique en France permet à des lecteurs de divers horizons de découvrir la littérature contemporaine.

Une rencontre attendue

Cette rencontre a été préparée depuis la rentrée par les élèves et leur professeure de français, Madame Poulnot, ainsi qu’avec la professeure-documentaliste, Madame Dupré, notamment par la lecture de 3 des ouvrages de l’auteur : Classe à part, Krimo, mon frère et Tous les mots qu’on ne s’est pas dits.

La préparation en classe et l’étude approfondie ont surtout porté sur ce dernier roman de Mabrouck Rachedi, paru en 2022, récit à tonalité autobiographique, portant sur la construction de soi dans le fonctionnement familial ; récit élaboré de manière assez complexe, mettant à jour par bribes les secrets qui tissent de manière souterraine l’histoire familiale, comme autant de pièces de puzzle à agencer.

Les deux romans de littérature de jeunesse, plus faciles à lire mais portant sur des thématiques proches ont été lus de manière autonome par les élèves. Cette immersion dans l’univers de l’auteur a été l’occasion pour les élèves de produire à leur tour des écrits sur un souvenir de famille, personnel ou inventé… Écrits souvent bouleversants, dont deux ont été lus à l’auteur invité pour l’accueillir et introduire notre échange.

Des lectures offertes

Mabrouck Rachedi s’est dit très impressionné par les deux lectures proposées par Angèle et Layna. Il a été touché par le sens du détail, la manière d’y décrire des personnalités très attachantes : « ce sont de magnifiques textes », bien meilleurs à son sens que ceux qu’il écrivait au même âge…

Océane a pu alors enchaîner en interpellant l’auteur sur son propre rapport à l’écriture en lui demandant « pourquoi la famille a toujours tant d’importance dans ses ouvrages ? ». Question qui travaille beaucoup Mabrouck Rachedi qui confirme que ses romans interrogent souvent les notions d’héritage culturel ou familial : que doit-on aux autres, à sa famille, ou pas ? Quels choix nous appartiennent ?

Nassima l’a alors interrogé sur les éventuels clichés qui pourraient apparaître dans sa manière de décrire la famille magrébine, par exemple associée à la vie en banlieue, au trafic de drogue… Et il s’avère que ce sujet taraude particulièrement Mabrouck Rachedi qui se pose en effet toujours la question de son positionnement par rapport à certains clichés : « Est-ce que je ne peux pas parler de cette réalité que je vois ? Mon idée n’est pas d’embellir les choses, mais de dire les choses. Derrière les personnages, il y a des parcours. Je ne fais pas de sociologie, je ne décris pas une famille magrébine unique, mais je ne sais pas m’extraire de ma réalité ». Il cite alors Toni Morisson a laquelle la même remarque avait été formulée à propos de son roman L’œil le plus bleu et qui n’avait pas idéalisé sa communauté noire : « je ne veux pas extraire ma communauté de l’humanité ».

Devenir écrivain

Mabrouck Rachedi explique à Lana que c’est à l’adolescence qu’il a commencé à écrire, vers 16/17 ans après avoir eu un grand plaisir de lecture avec Le Père Goriot de Balzac, dont il avait adoré le style d’écriture. Enfant, il adorait aussi les comics qu’il pouvait lire et relire 50 fois.

Mais à l’époque, il voulait juste raconter des histoires, pas spécialement devenir écrivain. D’ailleurs, avant de se consacrer à l’écriture professionnellement, il a été analyste financier.

Vous pourrez lire bientôt lire la suite de cet échange ici. Manon, ayant été notre secrétaire sur cette rencontre….

Ce temps fort s’est achevé par un verre de l’amitié, autour duquel des échanges plus informels ont pu se tenir. Juste avant, les élèves lui ont toutes offert leurs textes en guise de cadeau de remerciement. Mabrouck Rachedi a proposé de leur faire un retour, une fois qu’il les aura lus.

Ce moment vivant a véritablement pris la forme d’un échange avec l’auteur qui s’est aussi intéressé aux pratiques de lectrices des élèves, dont un bon tiers a lu le phénomène littéraire Captive, livre de de Dark romance propulsé par les réseaux sociaux, et notamment par Tik-Tok. Succès qui interroge en cette veille de 25 novembre, journée de lutte contre les violences faites aux femmes… Un échange riche et de belle tenue : merci à nos élèves qui se sont pleinement impliquées dans cet événement !

A consulter :

Des échanges riches avec Mabrouck Rachedi