Lycee Pontarcher

Echappée littéraire : Rencontre avec Jennifer Murzeau


Ce mardi 19 décembre, 70 personnes ont été réunies pour un moment littéraire autour du roman La Désobéissante, de Jennifer Murzeau, l’un des 8 livres proposés par la Région Bourgogne Franche-Comté, pour le dispositif d’Echappée Littéraire auquel participent 3 lycées vésuliens.

En début de rencontre, des élèves de chaque établissement ont pris la parole pour présenter la manière dont ils ont travaillé sur le roman avant la rencontre. Au lycée Luxembourg, les élèves ont notamment réalisé des nuages de mots thématiques et des illustrations en lien avec le roman. Les élèves de seconde des Haberges, inscrits en option « Littérature et société » ont lu des travaux d’écriture particulièrement brillants (dialogues inventés entre les personnages Bulle et Ernest, entretien de recrutement de Bulle…).

En ce qui concerne les élèves du Lycée Pontarcher, en classe de Terminale Bac Pro Hôtellerie TBPR2 : Cassandre et Patrice ont pris la parole pour présenter leur formation, leur implication dans l’Echappée Littéraire, leur étude approfondie du roman et les liens réalisés avec leurs spécialités de service et de cuisine (voir leur présentation écrite ici). Ces élèves ont en particulier présenté des menus fictifs inventés en cuisine et des cocktails futuristes imaginés en service consultables ici !)

Un projet littéraire d’envergure

Depuis le mois de septembre, la classe travaille plusieurs heures par semaine au CDI, dans le cadre du cours de français, pour des séances variées co-animées par Mesdames Benincasa et Dupré. Les enseignants d’arts appliqués, Madame Girardot et de spécialités professionnelles (Messieurs Bride et Mourot) ont également été invités à participer pour donner une dimension transversale à cette belle échappée littéraire qui, sans nul doute, marquera les élèves, très impliqués dans l’opération. Certains ont déjà lu les 8 ouvrages de la sélection, d’autres sont encore en cours de lecture.

Les livres s’échangent presque chaque jour !

La rencontre avec Jennifer Murzeau a été un prolongement vivant de la lecture du roman dystopique étudié en cours. La romancière, également journaliste indépendante, s’est montrée émue par les présentations des élèves. Elle a été sensible au fait que ceux-ci se soient approprié l’univers de son livre, de manière pertinente et humoristique.

Jennifer Murzeau a répondu aux nombreuses questions des élèves en soulignant son engagement : son but en tant qu’écrivain est de faire émerger des questionnements chez ses lecteurs, de leurs soumettre des problématiques pour faire émerger des prises de conscience sur le monde dans lequel on vit et les rapports humains qui vont avec. La question de l’environnement la préoccupe particulièrement, en tant que journaliste et écrivaine. En cela, elle ressemble à son personnage de Bulle, prise de doute devant la pertinence d’avoir un enfant dans ce monde dégradé. Jennifer Murzeau a écrit son roman alors qu’elle attendait elle-même son premier enfant …

Le prénom de son héroïne est polysémique : Bulle, c’est à la fois une forme de légèreté et de douceur heureuse (champagne, savon) et une menace : ce qui est prêt d’exploser, qui menace de lâcher (bulle immobilière, bulle internet). Outre la dimension futuriste du mot qui renvoie aussi au dôme présent dans le roman, cette ambivalence résume bien l’ambiance du récit : le futur est à la fois la promesse du pire et du meilleur !

Jennifer Murzeau considère son roman comme une invitation à réinventer le monde 

En effet, selon elle, nous sommes à la croisée des chemins : tous les possibles sont envisageables, mais changer de modèle est la seule façon de construire un avenir radieux. Il faut une prise de conscience forte pour que 2050 ne soit pas comme dans le roman : un monde naufragé, du fait de l’automatisation, de la surconsommation, de l’absence de travail : une nature sacrifiée et une planète exsangue où règne la violence.

Jennifer Murzeau invitent les élèves à devenir acteurs de ce changement : à devenir eux aussi des « désobéissants », non vis-à-vis de leurs enseignants (!), mais résistants face aux valeurs consuméristes et cyniques qui dominent le monde, alors que les ressources de la planète s’amenuisent…

Sur ces paroles qui soulignent que la littérature permet aussi, outre d’apporter du plaisir, de mieux comprendre le monde, la rencontre s’est terminée par le service du cocktail inventé par les élèves, intitulé l’Exilox (du nom d’un médicament abrutissant le peuple dans le roman), cocktail apprécié de tous malgré sa couleur futuriste un peu inquiétante !

 

Lien vers l’article de presse de l’Est Républicain

Lien vers le mur collaboratif des élèves

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